Communiqué de presse Lyon, le 18 avril 2012
Crise alimentaire au Sahel :
le Secours
Catholique-Caritas France lance un appel aux dons
Face à la crise alimentaire qui
s’intensifie dangereusement dans la région du Sahel, le Secours
Catholique-Caritas France se mobilise et lance un appel aux dons. Plus de 12
millions de personnes sont confrontées à une situation de plus en plus
difficile et ne peuvent plus garantir leur sécurité alimentaire. Il est
important d’agir rapidement pour éviter que la situation ne se détériore
davantage.
Pour soutenir ces actions, le
Secours Catholique-Caritas France lance un appel aux dons financiers.
Secours Catholique, BP 455, 75007
Paris
Mention : « Crise
Sahel »
Pour répondre à cette situation qui se dégrade, avec un pic de crise attendu à partir de juin et juillet, la Confédération Caritas Internationalis, dont le Secours Catholique-Caritas France est membre, a mis en place un plan d’actions d’envergure. L’objectif principal de ce dispositif qui unit toutes les Caritas à celles de la région du Sahel est de conjuguer les forces, les compétences, l’expertise de chacun des membres pour répondre rapidement et efficacement à la crise et tenter d’empêcher une catastrophe annoncée, ou au moins d’en atténuer les conséquences.
Le Secours Catholique-Caritas France
se mobilise, dans un premier temps, aux cotés des Caritas du Niger, du Mali, du
Sénégal et du Burkina Faso où la situation est déjà critique. Les premières
évaluations montrent que l’insécurité alimentaire touche 5,5 millions de
personnes au Niger (soit 35 % de la population), 3 millions au Mali et 1,7
millions au Burkina Faso. Différents programmes sont mis en place dont les
objectifs principaux sont de contribuer à améliorer la situation alimentaire et
nutritionnelle des populations vulnérables, mais aussi à renforcer leurs moyens
d’existence pour atténuer les chocs des crises futures. Le Secours
Catholique-Caritas France débloque une aide de 300 000 euros pour le
Niger, de 250 000 euros pour le Mali, de 150 000 euros pour le
Sénégal et de 250 000 euros pour le Burkina Faso. L’engagement global de
l’association dans la région du Sahel s’élève, à ce jour, à 950 000 euros.
Suivant les pays et leur situation
politique (le Mali[1] notamment), sur
des périodes plus ou moins longues (de 6 mois à 1 an), différentes actions
seront mises en place, ventes de céréales à prix modérés, distribution de
vivres, « Cash for Work » (Argent contre travail), « Food For
Work » (nourriture contre travail), distribution d’aliments pour le bétail
et de semences…Autant d’actions qui, pour être totalement efficaces et sans
désorganiser les pratiques locales, doivent se dérouler de manière concomitante
selon un calendrier bien précis.
Pour soutenir ces actions, le
Secours Catholique-Caritas France lance un appel aux dons financiers.
Secours Catholique, BP 455, 75007
Paris
Mention : « Crise
Sahel »
[1]
Au Mali, la situation politique
et sécuritaire actuelle détériore l’état de crise alimentaire dans lequel se
trouve le pays et complique la crise dans l’ensemble du Sahel. On assiste à des
mouvements importants de populations qui fuient la région vers le Sud du pays
ou vers les pays limitrophes déjà touchés par la crise alimentaire comme le
Niger et le Burkina Faso.
Message de
Pâques du cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga
Par le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga
À Pâques, les
chrétiens attendent avec impatience le banquet spirituel que la Mère Église
leur offre.
Le message du
Christ ressuscité est celui de la résurrection, du renouveau et de la
régénération. Ce message se retrouve dans la nature qui nous entoure. Partout
où nous regardons, il y a une renaissance de la vie.
Mais parfois,
nous avons l’impression que la nature nous a abandonnés. Dans la région du Sahel,
en Afrique occidentale, 12 millions de personnes n’auront pas assez à manger
dans les prochains mois.
La faim qui
se propage au Tchad, au Niger, au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal et en
Mauritanie est due en partie à la sécheresse et aux insectes nuisibles.
La crise est
également provoquée par l’homme : notre système alimentaire mondial
favorise les grandes multinationales et affaiblit le petit
agriculteur.
La vérité,
c’est que nous savions depuis des mois qu’une crise alimentaire était imminente
en Afrique occidentale.
Le pape
Benoît a mis en garde en février :
“Le Sahel sera à nouveau sérieusement menacé ces prochains mois par une baisse
notable de ses ressources alimentaires”.
Les membres
du personnel Caritas et les personnes qu’on aide ont tiré la sonnette d’alarme.
Certaines communautés disent même qu’elles n’ont jamais vu une situation aussi
grave. Caritas a lancé des appels d’urgence pour fournir une aide
alimentaire ainsi que sous d’autres formes à plus de 650 000 personnes.
Mais la communauté
internationale n’a pas agi. Ces pays du Sahel ont toujours moins de 50 %
de l’aide dont ils ont besoin.
Nous savons
qu’en agissant tôt et rapidement, nous pouvons épargner des souffrances
humaines et économiser de l’argent.
Le Niger a
déjà été confronté à des urgences alimentaires en 2005 et 2010. Le coût pour éviter une crise de la faim au
Niger en 2005 était estimé à 7 $ par personne. Le monde n’a pas agi. Répondre à la crise
généralisée a coûté 23 $ par personne.
Pâque est une
période d’espoir.
Nous espérons
que les pays riches vont entendre l’appel des pauvres et que, motivés par la
justice, ils vont donner au Sahel l’aide alimentaire dont il a besoin.
Nous espérons
également que les leaders mondiaux vont se rendre compte que notre système alimentaire
mondial est brisé. Ils doivent le réparer et faire en sorte qu’il fonctionne
pour tout le monde.
Joyeuses
Pâques et que le Christ ressuscité vous bénisse de sa joie !